Tous les articles par Julia Bianchi

DAMIEN DUTRAIT NOUS PARLE DE SEULAUMONDE

Monologue pour un comédien et trois personnages, Seulaumonde est la première pièce de Damien Dutrait. L’histoire est celle d’un jeune homme que la mort a fauché dans un accident d’avion. Parti trop tôt, Seulaumonde résiste ; ne veut pas partir. Au moment où il doit vraiment le faire, s’engage un bras de fer entre lui et la mort. Il ne peut s’en aller comme ça en laissant derrière lui son père et sa mère à qui il n’a pas parlé, à qui il n’a pas dit les choses importantes. Et surtout en laissant son amour, là, de l’autre coté de la porte. Seulaumonde est un texte d’une extrême finesse touchant droit au cœur, où l’urgence de rattraper les petits rien de la vie qu’on a laissé filer, nous bouleverse par la justesse de ce que ce bonheur qu’on ne cesse de chercher nous aveugle, tant il est là, sous nos yeux. Damien Dutrait nous parle du processus d’écriture et de création de ce texte qui sera présenté au Théâtre de Belleville à Paris du 6 au 22 novembre prochains.

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ERZULI DAHOMEY, DÉESSE DE L’AMOUR / Nelson-Rafaell Madel / Prix Théâtre13-jeunes metteurs en scène

           Second spectacle présenté au Prix Théâtre 13 –Jeunes metteurs en scène, Erzulhi Dahomey, Déesse de l’amour est un texte de Jean-René Lemoine mis en scène par Nelson-Rafaell Madel.
Ce texte raconte la rencontre de deux femmes que tout oppose : Victoire et Félicité. Chacune vient de perdre un fils. Félicité vient réclamer à Victoire le corps de son fils alors que le fantôme de celui-ci hante la maison de Victoire. Oscillant entre fantastique, humour, absurde et poésie, le texte relate la trajectoire intime et humaine de deux femmes en résonnance avec la grande Histoire.

      Nelson-Rafaell Madel est comédien et metteur en scène. Il est originaire de Martinique et s’est formé auprès de Yoshvani Médina, metteur en scène cubain puis auprès de Claude Buchvald à Paris. Il fonde la compagnie Théâtre des Deux Saisons en 2007 au sein de laquelle il met en scène P’tite Souillure de Koffi Kwahulé en 2013, Nous étions assis sur le rivage du monde, de José Pliya en 2014. Il a été assistant à la mise en scène de Claude Buchvald, Pierre Guillois, Marie Ballet. En tant que comédien, il a joué sous la direction de Yoshvani Médina, Claude Buchvald, Pierre Guillois, Naidra Ayadi, Marie Ballet, Evelyne Torroglosa, Sandrine Brunner, Paul Nguyen, Néry Catineau, Stella Serfaty, Margaux Eskenazi, Damien Dutrait. Il est également membre fondateur du collectif La Palmera.

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SECRET (TEMPS 2)

Le maîtramorphose

Un spectacle de Johann Le Guillerm est toujours un événement. De ceux que les initiés aiment à faire découvrir à leurs amis comme on offrirait un cadeau précieux. Secret (Temps 2) n’est pas un nouveau spectacle. Il est la continuité de Secret, créé en 2003 où l’on découvrait, ébahis, l’univers si singulier de l’artiste. Celui-ci a donc enrichi son spectacle, fort de ses recherches sur les formes, la matière, le mouvement, qui constituent un projet global nommé «Attractions». Formidable travail d’expérimentation et d’observation au long cours, « Attractions » -dont « Secret » n’est que la partie émergée- renouvelle fondamentalement les formes du nouveau cirque conférant à son auteur une place à part au sein de cette grande famille.

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RETOURS / VOYAGE D’HIVER

Variations sur le même thème

Pour sa nouvelle création, Jean-Christophe Blondel choisit de monter  Retours et Voyage d’Hiver de Fredrik Brattberg, un jeune auteur norvégien encore inconnu en France mais reconnu dans son pays puisqu’il a obtenu le prix Ibsen en 2012 pour son texte Retours.
Dans ces deux pièces, la figure centrale est celle de l’enfant : mort ou vivant, celui-ci ne cesse de hanter ses parents. Il est le pivot autour duquel gravitent des adultes restés adolescents ou des adolescents qui ont du mal à devenir adultes. Servis par des comédiens formidables de justesse, ces deux textes acides et drôles, révèlent une photographie de nos peurs, de nos faiblesses et de notre difficulté à être au monde. Continuer la lecture de RETOURS / VOYAGE D’HIVER

LE VOYAGE EN URUGUAY

   Troisième et dernier volet du cycle consacré aux représentations du monde rural dans le théâtre par la Compagnie des Petits Champs, « Le Voyage en Uruguay », écrit par Clément Hervieu-Léger et mis en scène par Daniel San Pedro, est un joli récit d’apprentissage : quelques mois de la vie d’un jeune garçon-vacher qui, contraint de livrer à son nouveau propriétaire un cheptel de cinq vaches, va découvrir le nouveau monde et s éprouver lui-même. Un voyage dans le temps où l’humour et la fraicheur des premières fois sont portées par un formidable comédien : Guillaume Ravoire. Continuer la lecture de LE VOYAGE EN URUGUAY

SUITE

Deux silhouettes face à face. La lumière épouse les contours de leur corps comme une aube qui se lève doucement. On comprend qu’il s’agit d’une femme et d’un homme. Torse nus, pantalon noirs, jumeaux et pourtant dissemblables. C’est une naissance, une cellule qui se dédouble, qui dé-fusionne au rythme d’une pulsation intérieure, organique, qui traverse les corps.  Continuer la lecture de SUITE

2h14, Marie-Line Vergnaux-Prix Théâtre 13/ Jeunes metteurs en scène

Cinquième spectacle présenté au Prix–Théâtre 13 / Jeunes metteurs en scène, 2h14 de David Paquet, mis en scène par Marie-Line Vergnaux retrace l’histoire d’adolescents dont les destins s’entrecroisent et s’entrechoquent au hasard d’un drame qui les unit et nous dépasse.
 Leurs parcours fragmentés sont ponctués par le discours d’une mystérieuse femme et la boucle incessante de la radio étudiante. Ce kaléidoscope cru et poétique culmine en un dénouement abrupt et déchirant où toutes les pièces du puzzle s’assemblent et volent en éclat…à 2h14. Continuer la lecture de 2h14, Marie-Line Vergnaux-Prix Théâtre 13/ Jeunes metteurs en scène

BOUCHERIE RYTHMIQUE, VALENTIN DE CARBONNIERES – PRIX THEATRE 13/JEUNES METTEURS NE SCÈNE

Quatrième spectacle présenté au Prix-Théâtre 13/ Jeunes metteurs en scène, « Boucherie Rythmique » écrit et mis en scène par Valentin de Carbonnières, questionne la question de la transmission, les liens entre modernité et tradition. Cette pièce pose une réflexion sur la déconstruction et s’appuie pour illustrer ce propos sur deux artisanats : la boucherie qui est un métier qui  démonte – c’est la métamorphose du muscle en viande- et le Taiko, percussion japonaise qui est la seule à déstructurer le rythme. L’intrigue se déroule à la fin de l’adolescence qui est une période de déconstruction totale, celle où l’enfant se transforme en adulte. 


Valentin de Carbonnières se forme à l’école Les Enfants Terribles et au Cours Florent avant d’entrer au Conservatoire National de Paris dont il sort diplômé en 2009. En 2010-11, il travaille avec Mathieu Bertholet au Théâtre de Gennevilliers et en tournée sur « L’avenir, seulement », et plusieurs monologues de Case Studie House. Cette année-là, il joue aussi dans « Le langue à langue des chiens de Roches » de D. Danis au Théâtre de l’Epée de Bois Au cinéma, il tourne dans « Pas sage » écrit et réalisé par Lorraine Groleau, diffusé sur Arte. Il travaille également sous la direction d’Yves Beaunesne  dans « Pionniers à Ingolstadt », puis on le retrouve dans  « Nina » de Roussin avec François Berléand et Mathilde Seigner, dans une mise en scène de Bernard Murat. Pour l’ouverture de saison au Théâtre du Rond-Point en 2014,  il joue dans « Hétéro » de Denis Lachaud mis en scène de Thomas Condemine.
« Boucherie Rythmique » est sa première pièce et également sa première mise en scène.

Quelles ont été tes sources d’inspiration pour écrire ce texte ?
Je n’ai pas tout écrit : il y a plusieurs passages qui appartiennent à la littérature bouchère notamment « Le Boucher » d’Alina Reyes et « Bifteck » de Martin Provost. En fait je travaillais au Théâtre du Rond Point sur un spectacle. Le travail était difficile. Nous avions de grosses partitions. Pour rigoler, je n’arrêtais pas de répéter qu’il fallait que j’arrête ce métier et que je devienne boucher. Cette blague est devenue alors une espèce d’obsession et donc, en même temps que je travaillais au Rond Point, j’allais l’après midi, à EBP (Ecole de Boucherie de Paris) où je me faisais passer pour un journaliste pour pouvoir faire des interviews, travailler avec des élèves… Au bout d’un moment je leur ai que je n’étais pas journaliste, mais que je préparais un spectacle. Ils ont été encore plus avec moi. Parallèlement à cela, je fais des percussions depuis l’âge de six ans. Je suis passionné par cela. Je suis parti au Japon sur un coup de tête lorsque qu’un ami m’a annoncé qu’il partait là-bas. J’ai préparé ce voyage pendant deux mois et demi en prévoyant pour chaque jour des rencontres et des interviews. Quand je suis arrivé là bas, j’ai donc passé trois semaines à faire des interviews. J’ai rencontré des acteurs de kabuki, des acteurs de Nô… J’ai rencontré énormément de monde. Ma soif de connaissance était insatiable. C’était exponentiel. Et du coup j’ai rencontré la première femme joueuse de Taiko, un art du tambour japonais. C’était très émouvant car elle a été rejetée longtemps par ses pairs. Le Taiko est un art séculaire. Cela vient d’un mythe. C’est un art de musique et de danse, du mouvement. Le rapport entre le Taiko et la boucherie, c’est la transmission. Les formateurs en boucherie m’ont parlé de leur art en le comparant à celui de la musique. Tout est dans le geste. Leur parole a commencé à faire leur chemin chez moi. J’ai donc voulu parler de la transmission. Qu’est-ce que la transmission ? Qu’est-ce que l’éducation ? Mais il y a aussi le fait que le Taiko c’est avant tout une peau de bœuf. C’est donc l’élan d’un corps vers l’animal. Et la boucherie, c’est pareil. La Boucherie Française, c’est un art séculaire, comme le Taiko. Si on écoute le Taiko, on imagine tout de suite l’animal car on entend comme le bruit des sabots de l’animal.

Quel a été le processus de travail ?
L’organisation du travail a été très difficile. Il y a treize comédiens au plateau, ainsi que quatre joueurs de Taiko. Je voulais que les comédiens soient autonomes. Je ne voulais pas que les comédiens soient des marionnettes. Donc par rapport à la transmission, il fallait que j’ai un autre chemin avec les acteurs. Il fallait que j’ai un chemin qui soit très explicatif, très en empathie. Un chemin qui ne soit pas dans la dictature, qui ne soit pas dans l’humiliation, qui ne soit pas dans un rapport de metteur en scène à acteur. Je voulais être dans un rapport qui soit : « on avance main dans la main, ensemble, dans le brouillard » Comme dans un rapport amoureux. Par rapport à cette envie, j’ai donc choisi des comédiens forts, intelligents et bienveillants, non seulement envers leurs partenaires mais aussi envers le metteur en scène et les techniciens. Nous avons très peu de temps de répétitions, mais comme ils sont responsables d’eux-mêmes, en ce moment, par exemple, ils répètent sans moi. Autre exemple, s’ils ne veulent pas dire un truc que j’ai écrit, alors on discute et si leurs arguments sont bons, alors on enlève. C’est eux qui décident ce qu’ils disent parce que le jour J, c’est eux qui sont sur le plateau. C’est eux qui vont prendre tous les risques. Pour la mise en scène, je fais des propositions. Je laisse toujours la porte ouverte. Nombre de choses ont été trouvées par les comédiens, ont été discutées et validées.

Qu’est ce que tu attends du Prix Théâtre 13 ?
Ce qui m’intéresse, c’est d’essayer des choses. En fait je voudrais faire la Villa Kujoyama. C’est la villa Médicis au Japon. Je voudrais aller là-bas avec ce spectacle. Ce concours est un concours intéressant car il te permet d’éprouver ta volonté. Comme on débute, on n’a que notre amour du travail et notre volonté pour monter le spectacle. Il faut être débrouillard, convaincant. Et moi, je voulais éprouver ma volonté d’auteur et de metteur en scène.

Avec Anthony Audoux, 
Pierre Carbonnier,
 Guillaume Desmarchelier,
 Jean Christophe Legendre, 
Fabienne Lucchetti,
Sébastien Rajon,
 Serge Riaboukine,
 Toma Roche,
 Paul Spera, 
Éric Tinot,
 Karim Tougui,
 Lissa Trocme
le musicien Tsin Zhao
les chanteurs Armand de Carbonnière, Geoffroy
et le Paris Taiko Ensemble.

Vendredi 24 et samedi 25 juin 2016 à 20h
1h30 sans entracte

Théâtre 13 –Seine
30 rue du Chevaleret
75013 Paris. M° Bibliothèque –François Mitterrand (Ligne 14)
Réservation : 01 45 88 62 22