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UN ETE A LA LOGE

C’est l’été au Théâtre de la Loge ! Et pour ouvrir le bal, deux événements cette semaine. Le premier fut le concert d’Annika and the Forest, que nous avions interviewée en avril dernier à l’occasion de la sortie de son nouvel album She. Le second intitulé « Rien en s’oppose à la nuit » ouvrait le festival Summer of Loge. Cette soirée, organisée par Mélissa Phulpin et Candy Nguyen, est un rendez-vous qui a lieu tous les deux mois au Théâtre de la Loge à Paris. L’idée est de proposer au public une rencontre mêlant musique, création artistique et gastronomie.
Ces deux temps ont mis en lumière des artistes féminines et ont montré combien la scène musicale indépendante est créative et talentueuse.

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À QUAND LA MER ?

Le syndrome Nana Mouskouri

Il est parfois d’agréables découvertes au théâtre surtout lorsqu’elle est double ; celle de découvrir à la fois un texte, une écriture et une jeune troupe, La Compagnie Pour Le Dire créée en février 2016 par l’auteur et le metteur en scène de la pièce, Manuel Durand. À quand la mer ? est un texte qui nous immerge dans une famille presque typique de la fin des années 70 et qui mêle avec finesse la poésie et le quotidien, la réalité et la fiction, le passé et le présent. Continuer la lecture de À QUAND LA MER ?

CLARA LUCIANI: UN MONSTRE DE TALENT!

Le 28 avril dernier est sorti le magnifique « Monstre d’amour », premier EP de Clara Luciani, auteure-compositrice-interprète qu’on avait pu apercevoir au sein du groupe La Femme en tant que guitariste. La voix chaude de la chanteuse nous entraine dans les méandres de la séparation amoureuse : textes remarquablement écrits, sons léchés et élégants. Les quatre titres du disque alternent entre lenteur et rythmes plus soutenus et laissent supposer que le talent de la demoiselle n’a pas fini de nous régaler. Rencontre avec une artiste moderne et pétillante.

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SHE

Après le splendide EP A piece of She sorti en septembre 2016, Annika and the Forest nous offre un album d’une densité rare où la relation à l’Autre et à soi-même est le cœur d’un questionnement profond et poétique. Fidèle à sa ligne pop-mélancolique, Annika Grill déploie son art de la nuance et de la variation avec un sens de la composition peu commun. Des textes ciselés, des airs entêtants : on pourrait penser -et à juste titre- que She est un recueil de tubes. Ce serait trop facile si ce n’était que cela. Et ce serait réducteur. Derrière ces mélodies qu’on fait siennes immédiatement, on trouve un véritable projet artistique qui se nourrit et mûrit au long cours. Lumineux par l’évidence qu’il dégage, She fait partie de ces disques dont on ne se lasse pas et qui se révèlent d’écoutes en écoutes. Un album indispensable. Un coup de maître.
Rencontre avec Annika Grill, artiste aux multiples talents.

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MON CŒUR

Courage, luttons !

Inspiré de l’affaire du médiator, ce coupe-faim qui, en fait, était un antidiabétique et qui fut prescrit à des milliers de personnes -en majorité des femmes- afin de perdre du poids, Mon Cœur relate l’histoire de Claire Tabard, dont la vie bascula en avalant ces pilules. Au travers de témoignages recueillis auprès de victimes, Pauline Bureau dessine une histoire sordide et scandaleuse et révèle, le cynisme d’une société haineuse des êtres, prête à sacrifier ses enfants sur l’autel d’un capitalisme galopant.

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4ème FESTIVAL DE L’ASTRE

Créé en 2014 par William Astre et sa compagnie, le Festival de l’Astre a su s’imposer comme un événement incontournable de la scène contemporaine. Pendant trois jours,  à la Halle Pajol (non loin du Centquatre), qui dispose d’une magnifique salle de théâtre, des auteurs bien vivants viennent s’emparer d’un sujet sensible et d’actualité. Continuer la lecture de 4ème FESTIVAL DE L’ASTRE

LE MESSIE DU PEUPLE CHAUVE

Chauve must go on !

Après avoir remporté le Prix Jeunes Metteurs en Scène du Théâtre 13,  il y a 3 ans, avec Ni Dieu ni Diable, Julie Duquenoÿ continue son aventure théâtrale avec une nouvelle création déjà donnée l’été dernier à Avignon, Le messie du peuple chauve. Là encore, elle collabore avec Augustin Billetdoux, auteur du texte éponyme édité chez Gallimard. Continuer la lecture de LE MESSIE DU PEUPLE CHAUVE

VERTIGES

À la croisée des mondes…

Voilà Vertiges, la nouvelle création de Nasser Djemaï, qui après le sublime Invisibles où il peignait la destinée des « chibanis », ces vieux maghrébins venus en France il y a des décennies, continue cette quête du déracinement en nous plongeant au cœur d’une famille quelque part dans une banlieue française. Dans cette famille « made in HLM », il y a le père, pivot central de l’histoire à cause de sa maladie que la mère et ses deux enfants tentent de gérer tant bien que mal… Continuer la lecture de VERTIGES

MATMATAH / PLATES COUTURES

Voilà, ils y sont…

Il est de groupes qui manquent à la musique française comme si quelque chose d’essentiel s’était évaporé, Matmatah est de ceux-là. Le groupe breton maintenait le suspens sur un éventuel retour après avoir sorti un album d’anthologie avec des inédits en 2015. Mais après ces neuf années sans nouvel opus, les voilà enfin de retour, un retour très attendu par leurs nombreux fans sur le qui-vive ; certains concerts étaient déjà complets avant la sortie même de l’album ! Continuer la lecture de MATMATAH / PLATES COUTURES

4.48 PSYCHOSIS. Rencontre avec HÉLÈNE VIVIES

On l’avait repérée dans Femme de Chambre la première mise en scène de Sarah Capony (Cf : http://www.le-coryphee.com/chambre-a-rome/) dans laquelle elle jouait le rôle d’une prostituée. Depuis, Hélène Viviès n’a pas chômé: enchaînant les rôles sous la direction de François Rancillac (La Place Royale de Corneille), de Pauline Sales (J’ai bien fait ?) ou de Christian Benedetti (La Cerisaie de Tchekhov), la comédienne issue de l’ENSATT impose son talent et sa sensibilité sur la scène théâtrale subventionnée.
En ce début d’année, on la retrouve dans un texte de Sarah Kane 4.48 Psychosis, que monte Christian Benedetti au Théâtre–Studio d’Alfortville. Quasi immobile tout au long du spectacle, dans une scénographie épurée presque aride, Hélène Vivies, avec une précision remarquable et une maestria peu commune, donne à entendre une voix sortie d’outre-tombe, celle de l’auteure anglaise, décédée à l’âge de vingt-huit ans et entrée à jamais dans le Panthéon du théâtre mondial. Désespéré parce que trop lucide, le regard que Sarah Kane porte sur le monde est avant tout le regard qu’elle porte sur elle-même : un monde violent et terrassé dans lequel la seule chose à chercher et à trouver, capable de nous rendre à notre humanité, est l’amour. Hélène Viviès, tout en subtilité, entre violence et douceur, humour et inflexibilité, parvient ici à nous faire sentir le paradoxe d’une parole morbide se révélant, au bout du compte, un long cri de vie, une demande inextinguible d’amour.
Rencontre avec une comédienne passionnée et passionnante.

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