Deux femmes, ex-girls de cabaret et rivales, reçoivent un jour une lettre de leur ancien amant, leur demandant de venir le retrouver. Ni une ni deux, les voilà parties à la recherche d’Armando le magnifique, ancien directeur du Cabaret dans lequel elles ont officié vingt ans plus tôt. Les deux femmes se détestent et sont bien décidées l’une comme l’autre à décrocher la timbale auprès d’Armando, persuadées que celui-ci a un nouveau contrat à leur offrir. Sauf que les choses ne passent pas comme prévu…
Depuis le mois de septembre, le théâtre de Belleville accueille le nouveau spectacle de Nicolas Kerszenbaum « Swann s’inclina poliment » d’après « Un amour de Swann » de Marcel Proust. Dans cette adaptation le metteur en scène a choisi de mettre en exergue l’histoire d’amour d’Odette -une petite courtisane de salons- et de Swann, un riche homme d’affaire. Au travers de cette romance, c’est tout un portrait de la bourgeoisie de la belle époque qui est passé au crible ; une bourgeoisie qui veut sa part du gâteau et est prête à tout pour cela. Servi par trois comédiens magnifiques et comme toujours parfaitement dirigés, le spectacle nous invite à une réflexion sur notre époque, le tout sur fond d’une musique pop aux accents parfois eightie’s.
Comment ça ? Vous ne connaissez pas Angelo Beolco dit Ruzante, écrivain, dramaturge et acteur italien du XVIe siècle et bien voilà une occasion parfaite de le découvrir. La compagnie RL et son metteur en scène René Loyon s’attaquent à cet auteur souvent méconnu et peu monté du répertoire classique italien. D’ailleurs la compagnie, avec Les noces de Betìa, signe une première création en France. Pour se faire une petite idée, voilà ce que Dario Fo disait de lui : « Un extraordinaire homme de théâtre de ma terre, peu connu… même en Italie. Mais qui est sans aucun doute le plus grand auteur de théâtre que l’Europe ait connu pendant la Renaissance avant l’arrivée de Shakespeare ». Continuer la lecture de LES NOCES DE BETÌA→
Alexandre Zeff met en scène le beau texte de Koffi Kwahulé à la Chapelle du Verbe Incarné. Celui-ci parle d’un sujet délicat : le viol, mais surtout d’un parcours de résilience, celui de la femme –Jaz- victime de ce crime. Pour incarner ce personnage, le metteur en scène a choisi une comédienne lumineuse avec une palette de jeu considérable et un talent certain pour le chant : Ludmilla Dabo.
C’est le soliloque d’une femme, celui d’une chute lente, que Frédérique Keddari-Devisme a écrit et mis en scène aux Théâtre des Halles à Avignon. Une femme (formidable Elisabeth Mazev), en proie l’alcoolisme, raconte son mal de vivre, son inadaptation au monde. Un spectacle à voir pour la performance de l’actrice, un sujet peu abordé au théâtre notamment du point de vue féminin et la découverte d’une auteure.
En adaptant le roman de Vincent Message – Prix Orange du Livre 2016- Nicolas Kerszenbaum livre un spectacle puissant sur notre condition d’être au monde. Cette fable futuriste qui, au premier abord, raconte une histoire d’amour poignante trace les lignes d’un plaidoyer pour l’humanité et le vivre ensemble. Servi par deux comédiens époustouflants d’intensité retenue, Défaite des Maîtres et possesseurs est un des plus beaux spectacles de ce festival 2017.
S’il y a eu Les monologues du vagin de Eve Ensler, on comptera désormais Depuis l’aube (Ode au clitoris), un spectacle d’environ une heure qui décrit, décrypte -souvent avec humour, parfois avec gravité- cet endroit de l’anatomie féminine très méconnu, sujet à fantasmes et trop souvent maltraité : le clitoris.
C’est l’été au Théâtre de la Loge ! Et pour ouvrir le bal, deux événements cette semaine.Le premier fut le concert d’Annika and the Forest, que nous avions interviewée en avril dernier à l’occasion de la sortie de son nouvel album She. Le second intitulé « Rien en s’oppose à la nuit » ouvrait le festival Summer of Loge. Cette soirée, organisée par Mélissa Phulpin et Candy Nguyen, est un rendez-vous qui a lieu tous les deux mois au Théâtre de la Loge à Paris. L’idée est de proposer au public une rencontre mêlant musique, création artistique et gastronomie. Ces deux temps ont mis en lumière des artistes féminines et ont montré combien la scène musicale indépendante est créative et talentueuse.
Il est parfois d’agréables découvertes au théâtre surtout lorsqu’elle est double ; celle de découvrir à la fois un texte, une écriture et une jeune troupe, La Compagnie Pour Le Dire créée en février 2016 par l’auteur et le metteur en scène de la pièce, Manuel Durand. À quand la mer ? est un texte qui nous immerge dans une famille presque typique de la fin des années 70 et qui mêle avec finesse la poésie et le quotidien, la réalité et la fiction, le passé et le présent. Continuer la lecture de À QUAND LA MER ?→
Inspiré de l’affaire du médiator, ce coupe-faim qui, en fait, était un antidiabétique et qui fut prescrit à des milliers de personnes -en majorité des femmes- afin de perdre du poids, Mon Cœur relate l’histoire de Claire Tabard, dont la vie bascula en avalant ces pilules. Au travers de témoignages recueillis auprès de victimes, Pauline Bureau dessine une histoire sordide et scandaleuse et révèle, le cynisme d’une société haineuse des êtres, prête à sacrifier ses enfants sur l’autel d’un capitalisme galopant.