Archives pour la catégorie Actualité Théâtre

4ème FESTIVAL DE L’ASTRE

Créé en 2014 par William Astre et sa compagnie, le Festival de l’Astre a su s’imposer comme un événement incontournable de la scène contemporaine. Pendant trois jours,  à la Halle Pajol (non loin du Centquatre), qui dispose d’une magnifique salle de théâtre, des auteurs bien vivants viennent s’emparer d’un sujet sensible et d’actualité. Continuer la lecture de 4ème FESTIVAL DE L’ASTRE

LE MESSIE DU PEUPLE CHAUVE

Chauve must go on !

Après avoir remporté le Prix Jeunes Metteurs en Scène du Théâtre 13,  il y a 3 ans, avec Ni Dieu ni Diable, Julie Duquenoÿ continue son aventure théâtrale avec une nouvelle création déjà donnée l’été dernier à Avignon, Le messie du peuple chauve. Là encore, elle collabore avec Augustin Billetdoux, auteur du texte éponyme édité chez Gallimard. Continuer la lecture de LE MESSIE DU PEUPLE CHAUVE

VERTIGES

À la croisée des mondes…

Voilà Vertiges, la nouvelle création de Nasser Djemaï, qui après le sublime Invisibles où il peignait la destinée des « chibanis », ces vieux maghrébins venus en France il y a des décennies, continue cette quête du déracinement en nous plongeant au cœur d’une famille quelque part dans une banlieue française. Dans cette famille « made in HLM », il y a le père, pivot central de l’histoire à cause de sa maladie que la mère et ses deux enfants tentent de gérer tant bien que mal… Continuer la lecture de VERTIGES

4.48 PSYCHOSIS. Rencontre avec HÉLÈNE VIVIES

On l’avait repérée dans Femme de Chambre la première mise en scène de Sarah Capony (Cf : http://www.le-coryphee.com/chambre-a-rome/) dans laquelle elle jouait le rôle d’une prostituée. Depuis, Hélène Viviès n’a pas chômé: enchaînant les rôles sous la direction de François Rancillac (La Place Royale de Corneille), de Pauline Sales (J’ai bien fait ?) ou de Christian Benedetti (La Cerisaie de Tchekhov), la comédienne issue de l’ENSATT impose son talent et sa sensibilité sur la scène théâtrale subventionnée.
En ce début d’année, on la retrouve dans un texte de Sarah Kane 4.48 Psychosis, que monte Christian Benedetti au Théâtre–Studio d’Alfortville. Quasi immobile tout au long du spectacle, dans une scénographie épurée presque aride, Hélène Vivies, avec une précision remarquable et une maestria peu commune, donne à entendre une voix sortie d’outre-tombe, celle de l’auteure anglaise, décédée à l’âge de vingt-huit ans et entrée à jamais dans le Panthéon du théâtre mondial. Désespéré parce que trop lucide, le regard que Sarah Kane porte sur le monde est avant tout le regard qu’elle porte sur elle-même : un monde violent et terrassé dans lequel la seule chose à chercher et à trouver, capable de nous rendre à notre humanité, est l’amour. Hélène Viviès, tout en subtilité, entre violence et douceur, humour et inflexibilité, parvient ici à nous faire sentir le paradoxe d’une parole morbide se révélant, au bout du compte, un long cri de vie, une demande inextinguible d’amour.
Rencontre avec une comédienne passionnée et passionnante.

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UNE CHAMBRE EN INDE

Le Théâtre et ses doubles…

Se rendre au Théâtre du Soleil c’est comme se préparer à une sorte de rituel ; il y a une excitation particulière, le cœur bat intensément, le sourire vous monte aux lèvres car on sait qu’un nouveau voyage nous attend et on espère être conquis par le travail de la troupe la plus mythique de l’histoire du théâtre… Continuer la lecture de UNE CHAMBRE EN INDE

UNE CHAMBRE À ROME

Nous nous sommes tant aimés.

Il est des spectacles qu’on aurait aimé avoir écrit, qu’on aurait voulu mettre en scène, qu’on souhaiterait jouer. Une chambre à Rome est de ceux là. Il donne envie. Pour son second projet, Sarah Capony signe un texte et une mise en scène tout en délicatesse, passant au crible des vies ordinaires ; celles de petites gens qui, malgré les blessures et les pierres qui les font trébucher sur leur chemin, continuent à avancer la tête haute. Six personnages hauts en couleurs qui se croisent, se rencontrent, se ratent. Six personnages incarnés par une troupe de comédiens formidables et profondément humains.
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MOEDER (MÈRE)

La muséo-chorégraphie démente de Peeping Tom

Si vous ne connaissez pas encore la compagnie Peeping Tom, qu’on pourrait ranger dans la  catégorie de la danse-théâtre, si tenté qu’il fallait la ranger quelque part, alors vous passez à côté d’une troupe-phénomène et phénoménale ! Créée à l’aube de l’an 2000 par Gabriela Carrizo et Franck Chartier, Peeping Tom est devenue assez vite une référence dans le monde chorégraphique par la singularité de ses danseurs-performeurs et celle de l’univers étrange et instable dans lequel elle aime immerger ses spectateurs. Se réclamant de l’hyperréalisme où la figuration des lieux et des personnages ont une importance majeure, la compagnie aime découper ses créations en triptyques. Ce fut déjà le cas avec Le Jardin, Le Salon et Le Sous Sol  ; et Moeder (Mère en néerlandais) ne déroge pas à la règle en suivant Vader (Père) et sera suivi par Kinderen (enfants)Continuer la lecture de MOEDER (MÈRE)

L’OMBRE DE LA BALEINE

Dans les profondeurs de l’âme

Après Rapport sur moi et La liste des mes envies, Mikael Chirinian présente à la Villette son troisième seul en scène, L’ombre de la baleine. Aux prémices de ce spectacle, il y a une découverte… L’acteur pensait s’attaquer au départ à l’un des mastodontes de la littérature américaine, Moby Dick d’Hermann Melville, ce qui constituait déjà un défi pour lui. Seulement voilà et c’est tout le sel de la création artistique, en plongeant dans les aventures du capitaine Achab, une sorte d’identification s’est opérée…  Et si ce capitaine luttant contre les vagues, face à sa destinée, tentant de garder la tête hors de l’eau n’était pas une métaphore de sa propre existence ? Et si ce bateau n’était pas le symbole d’une vie qui nous mène au plus profond des océans comme au plus profond de nous-mêmes ? Continuer la lecture de L’OMBRE DE LA BALEINE

LA VERSION BROWNING

Quand les masques tombent…

La Version Browning qui se joue au Théâtre de Poche-Montparnasse est une pièce étrange et mystérieuse tout comme l’est son titre qui ne laisse rien transparaître des enjeux qu’elle met en lumière.
Et pourtant, cette pièce de Terence Rattigan, l’un des auteurs les plus populaires du théâtre anglais des années 50, écrite en 1948 au sortir de la guerre, est un une pièce-témoin. Témoin du basculement de la société anglaise qui voit arriver au pouvoir le parti travailliste lui-même porté par l’appauvrissement des classes moyennes. Les classes privilégiés, se sentant menacées se retranchent alors dans ce qu’on appelle les « public schools » et c’est dans l’une d’entre elle, la plus fameuse, que l’auteur va placer son intrigue.  Continuer la lecture de LA VERSION BROWNING

THE ELEPHANT IN THE ROOM

Cirque, comédie et boutons de manchettes...

Dans la famille du cirque,  je demande le Cirque Le Roux, une troupe créée en janvier 2014 par quatre artistes circassiens doués ayant fait leurs armes dans différentes compagnies à travers le monde. Philip, Yannick et Grégory, les garçons, sont issus de l’Ecole Nationale du Cirque de Montréal et la fille, Lolita, vient de l’Ecole Supérieure des Arts de Bruxelles. Et voilà qu’en deux ans leur premier spectacle The Elephant in the room devient un phénomène et triomphe sur le scènes internationales.  Continuer la lecture de THE ELEPHANT IN THE ROOM